Cultiver la vigne ne se limite pas à la plantation et à la vendange !
Les travaux viticoles, qui sont l’ensemble des travaux effectués dans les vignes par les viticulteurs, courent de janvier à décembre et ont tous pour objectif commun d’aider la vigne à produire de belles grappes. Le viticulteur accompagne chaque cep de vigne depuis sa première année jusqu’à sa dernière, s’assurant chaque année de sa bonne maturation.
Terra Vitis vous propose de découvrir dans cet article quelques-unes de ces activités propres à la culture de la vigne et comment elles sont pratiquées sur les domaines certifiés.
La taille de la vigne
Étape essentielle au bon développement des raisins, la taille des vignes est l’une des principales occupations des vignerons au cœur de l’hiver, et les adhérents Terra Vitis ne font pas exception !
Pourquoi tailler la vigne ?
Loin d’être esthétique, la taille est ce qui permet aux vignes de développer une bonne quantité de grappes de raisin aux propriétés organoleptiques (odeur, goût, couleur) satisfaisantes pour produire ensuite un bon vin. Elle peut être manuelle ou mécanique, mais elle est toujours essentielle !
La vigne est une plante grimpante, une liane. A l’état naturel, les pieds de vigne produisent principalement des tiges et du feuillage, et un petit nombre de grappes, donc assez peu de fruits. Grâce à la taille, le viticulteur limite ce phénomène et favorise la fructification.
Il agit également sur l’espacement des bourgeons, qui reviennent vers le mois de mars, au début du printemps. Cela évite l’entassement des feuilles et optimise l’ensoleillement du raisin : les grains sont plus juteux, plus gros et plus sucrés, parfaits pour la fermentation et la vinification.
Qui plus est, les vignes taillées sont plus durables et plus vigoureuses : un cep régulièrement taillé peut vivre jusqu’à 60 ans !
Autrement dit, même si la taille est un travail difficile (en plein air, en plein hiver et assez long), elle est aussi gratifiante car c’est la clé pour avoir de beaux et bons raisins, bien équilibrés.
Quel est le meilleur moment pour tailler une vigne ?
La taille de la vigne a lieu pendant les mois d’hiver, lorsqu’elle est en dormance et que la sève est concentrée dans les pieds de vignes. Le moment exact peut varier en fonction des cépages ou de la météo de l’année en cours (risque de fortes gelées ou autonome plutôt doux…), c’est au vigneron de reconnaître le moment idéal.
Retrouvez plus de détails sur les travaux viticoles au fil des mois dans notre article consacré au calendrier de la vigne.
Comment procède-t-on sur les domaines Terra Vitis ?
La taille de la vigne dans les vignobles Terra Vitis n’est pas fondamentalement différente de ce qui se fait ailleurs, nos vignerons préparent les vignes pour leurs nouvelles pousses en attendant la fin de l’hiver, le débourrement (le réveil de la vigne, lorsque les bourgeons commencent à poindre), puis la floraison.
Cependant, une attention particulière est accordée à l’observation et l’analyse, afin que chaque coup de sécateur soit réellement utile pour le pied de vigne. L’objectif est de limiter les interventions pour éviter de déranger la faune présente dans les vignes et laisser les milieux naturels et cultivés interagir et trouver leur propre équilibre.
Au domaine de l’Arjolle, dans l’Hérault, les vignerons pratiquent la taille minimale, c’est-à-dire qu’ils n’agissent que lorsque cela est réellement nécessaire. Voila ce qu’ils en disent :
“Pour nous, la taille minimale permet de répondre aux 3 piliers du développement durable avec des avantages économiques (gain de productivité), sociétaux (diminution de la pénibilité du travail) et environnementaux (diminution de la sensibilité aux maladies et ravageurs). »
Après la taille : la valorisation des sarments
Bien sûr, la taille produit une certaine quantité de déchets verts : les sarments. La plupart des domaines certifiés par Terra Vitis ont mis en place des circuits pour valoriser ces sous-produits de la vigne.
Aux Châteaux de l’Éclair et de Santenay par exemple, on transforme les sarments en agrafes et piquets de vigne ; au domaine de l’Arjolle, ils sont mélangés avec des pépins et du marc de raisin pour en faire du compost… Sur d’autres domaines, les sarments sont broyés avant d’être répandus sur les sols pour les fertiliser.
Chez vous, ils peuvent être transformés en arbre de nöel éco-responsable ou en objet déco DIY !
Des méthodes naturelles pour soigner les vignes tout au long de l’année
Dans les exploitations viticoles certifiées Terra Vitis, les vignerons font leur maximum pour réduire voire supprimer complètement l’utilisation de produits phytosanitaires pour l’entretien de la vigne.
Dans cette optique, plusieurs domaines ont recours, entre autres, aux semis végétaux (enherbement), à la tonte naturelle et à des méthodes prophylactiques pour lutter contre les maladies de la vigne.
Les semis végétaux : l’engrais vert par excellence
Au début du repos végétatif de la vigne, avant que l’hiver ne s’installe complètement, les viticulteurs Terra Vitis s’affairent à planter dans leur parcelle différentes espèces végétales comme des céréales, des crucifères ou encore des légumineuses.
Ces plants agissent comme un véritable terreau, entièrement naturel. Ils permettent d’améliorer la perméabilité du sol à l’air et à l’eau, de favoriser l’aération de la terre, de fixer l’azote de l’air dans le sol, le rendant disponible pour la vigne et limitent en plus la prolifération de “mauvaises herbes”.
Les couverts végétaux peuvent aussi être des plantes mélifères dont raffollent les abeilles et autres pollinisateurs, ce qui favorise la biodiversité animale autant que végétale.
Le résultat, ce sont des sols vivants et fertiles, qui, en plus d’être bénéfiques pour les rendements viticoles, favorisent la biodiversité.
La tonte naturelle : quand moutons et cochons remplacent le tracteur
Plusieurs domaines Terra Vitis invitent des moutons ou des cochons dans leurs vignes pour effectuer un désherbage redoutablement efficace et naturel : c’est l’écopâturage.
C’est par exemple le cas au Château Lambert, où l’on accueille jusqu’à 400 brebis dans les plantations au moment de la transhumance. Elles participent, en broutant entre les rangs, activement à la production de fruits et finalement, de vins rouges en AOC Fronsac !
Claude Jeanjean, dont le domaine est au coeur de l’Hérault, se réjouit lui aussi de voir régulièrement passer des brebis dans ses vignes :
“L’écopâturage participe à l’entretien de notre patrimoine, cela ouvre les paysages, il faut partager cet environnement. Cela se faisait, déjà, il y a des siècles, on redécouvre ce que faisaient les anciens, comme une évidence, c’était pas si mal !”
Vertueuse pour l’environnement, et notamment la pour fertilité des sols et la biodiversité, cette pratique est aussi bénéfique pour l’éleveur et le viticulteur, qui y trouvent des solutions naturelles et économiques.
Lutter contre les maladies avant qu’elles ne se déclarent : la prophylaxie à la vigne
“Mieux vaut prévenir que guérir” : l’adage vaut aussi au vignoble !
Certains des parasites et champignons de la vigne sont très résistants et quasiment impossibles à déloger sans avoir recours à des traitements anti-parasitaires et fongicides chimiques alors, pour limiter l’usage de ce type de produits, le mieux est encore d’éviter que ces maladies n’apparaissent ! C’est en tous cas la philosophie Terra Vitis.
Selon ce que l’on cherche à prévenir, différentes méthodes peuvent être mises en place pour préserver la future récolte.
L’effeuillage, une technique manuelle qui consiste à retirer à l’aide de sécateurs tout ou partie des feuilles des ceps de vignes, est très efficace pour prévenir le botrytis et aide à limiter la croissance de l’oïdium en augmentant la surface de vigne exposée en plein soleil. L’épamprage, qui consiste à retirer les rameaux non fructifères (les “pampres”) est, lui, très efficace contre le mildiou.
BON À SAVOIR :
le botrytis, l’oïdium et le mildiou sont des maladies de la vigne qui prolifèrent avec l’humidité.
